ARTE ReportageRépublique démocratique du Congo / Soudan
52 min
Disponible jusqu'au 02/03/2025
À la télévision le samedi 1 février à 18:50
Émission du 01/02/2025
République démocratique du Congo : Esther, l’espoir par les mots
Depuis trois décennies, l’Est de la République démocratique du Congo est en proie à des conflits sanglants sur fond de ressources minières. Le pays regorge d'or, de diamants, de colbat, de coltan... autant de richesses qui attirent aussi bien la convoitise des pays voisins que les guerres. Si les jeunes, qui n’ont rien connu d’autre que la violence, la corruption et l'injustice, sont tentés de prendre les armes, d’autres choisissent de résister à travers les mots. A Goma, capitale du Nord-Kivu, ils ont créé, il y a six ans, un collectif de jeunes slameurs : la Goma Slam Session. Esther Abumba, 22 ans, est l’une de premières artistes slameuses du pays. Elle utilise le slam, une poésie libre qui se déclame en public, comme un outil thérapeutique. Dans ses textes, elle parle du conflit, aux portes de la ville, qui oppose l'armée congolaise à un groupe armé, le M23, soutenu par le Rwanda voisin, mais aussi de la condition des femmes. Dans le Nord-Kivu, le viol est encore une arme de guerre. Denis Mukwege, ce gynécologue congolais qui a obtenu le Prix Nobel de la Paix en 2018 pour son travail aux côtés des femmes victimes de viol, est l'une de ses sources d'inspiration. A travers la poésie, Esther Abumba rêve d'insuffler de l'espoir chez les nouvelles générations. Elle et les autres slameurs de la Goma Slam Session se relaient chaque semaine bénévolement dans les écoles de Goma pour initier les jeunes à l'art du slam. Ils ont déjà formé un millier de personnes.
Soudan : des femmes dans la guerre
En deux ans, la guerre opposant l’armée régulière aux forces rebelles du général Hemetti, les Forces de soutien rapide, a donné un coup d’arrêt à la révolution démocratique de 2019 au Soudan. L’armée soudanaise, soutenue par les milices islamistes proches de l’ancien dictateur Omar El-Bachir, a repris en main les quartiers nord de Khartoum. Khartoum est aujourd’hui une ville exsangue. La guerre a tué plus de 150 000 civils, déplacé plus de 14 millions personnes dont 3 millions ont fui dans les pays voisins. La famine et les maladies sévissent… Au Soudan se déroule ce qui est désormais considéré comme la plus grande crise humanitaire mondiale. Pour grossir les rangs des combattants, les forces gouvernementales en appellent plus que jamais à la mobilisation populaire. Des dizaines de milliers de jeunes, souvent des militants pro-démocratie, hier opposés au régime d’Omar Al-Bachir, se résignent à prendre les armes. Sara Creta a obtenu l’autorisation de se rendre à Khartoum dans les quartiers contrôlés d’une main de fer par l’armée régulière. Elle nous livre un reportage inédit et documente les soubresauts de ce conflit sans issue, aux côtés des femmes. De celles qui soutiennent l’armée, désormais noyautée par les islamistes, très actives dans le recrutement de nouveaux soldats, à celles qui résistent encore, au sein des comités révolutionnaires, dans les hôpitaux ou les "emergency room". Les femmes avaient joué un rôle de premier plan dans le soulèvement populaire contre le régime islamiste d’Omar Al-Bachir en 2019. Aujourd’hui, elles refusent de baisser les bras, même si leurs espoirs d’égalité politique et de protection semblent n’être plus qu’un lointain mirage.
Pays
France
Année
2025