Brodeuses

Claire, 17 ans, vit près d’Angoulême une adolescence un peu paumée. Quand elle apprend qu’elle est enceinte de cinq mois, elle décide d’accoucher sous X. Elle propose alors ses services à Mme Melikian, brodeuse de renom établie dans la région, qui vient de perdre son fils. Les deux femmes ne tardent pas à s’apprivoiser…

Des mères, des filles
Premier long métrage d’Éléonore Faucher, récompensé par un prix à Cannes et un bon accueil tant critique que public, Brodeuses témoigne d’une sensibilité égale à sa maturité formelle. À travers un récit simple et limpide, la réalisatrice creuse le thème de la filiation, dont le métier de brodeuse devient la métaphore, tout comme la grossesse de Claire se fait l’écho de l’œuvre commune en train de s’élaborer. Pas à pas, fil à fil, l’achèvement de celle-ci viendra sceller une transmission : de la vie par Claire, de son savoir-faire pour Mme Melikian. La mise en scène, précise et sensuelle, s’articule autour du lien – cheveux noués ou épars, motifs des broderies que l’on finit par assembler, sentiments qui cheminent entre les personnages. En soulignant avec une attention presque fétichiste les petits gestes qui rattachent les êtres les uns aux autres, Éléonore Faucher, disparue prématurément en 2023, signe un film doux et optimiste, porté par deux comédiennes subtilement accordées.