The Rolling Stones Rock and Roll CircusLondres, 1968
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Londres, décembre 1968. Sous le chapiteau du Rolling Stones Rock’n’Roll Circus, le public, déjà bien échauffé, a revêtu des ponchos jaunes et orange. Très dandy sous ses habits de Monsieur Loyal, Mick Jagger annonce les réjouissances, un soupçon d’ironie dans la voix. “Vous connaissez Oxford Circus. Vous connaissez Piccadilly Circus. Voici le Rolling Stones Rock’n’Roll Circus. Nous avons des spectacles, des sons et des merveilles pour régaler vos yeux et vos oreilles.” Le show démarre par les gesticulations de Ian Anderson, le chanteur du groupe Jethro Tull, qui semblent annoncer les numéros de cirque qui entrecoupent le concert…
Bœuf psychédélique
Fin 1968, les Rolling Stones, alors en proie à plusieurs crises internes, peu apparus en concert, doivent se montrer. Aidés par le réalisateur Michael Lindsay-Hogg, ils optent pour la création d’un show télévisé destiné à la BBC. Mais, déçu de sa prestation, le groupe décide de n'en rien montrer. Le film ne sera finalisé qu’en 1995… Superbement restauré, ce document nous replonge dans l’effervescence du Swinging London. Même les “miaulements” de Yoko Ono, sous l’œil enamouré de John Lennon, participent à l’atmosphère survoltée de ce gigantesque bœuf psychédélique. The Who, au sommet de leur forme, interprètent un rageur “A Quick One (While He’s away)”. Icône aux yeux de braise, Marianne Faithfull entonne “Something Better”, une langoureuse ballade. Arrive ensuite The Dirty Mac, groupe formé pour l’occasion réunissant John Lennon, Eric Clapton, Keith Richards et Mitch Mitchell, issu du Jimi Hendrix Experience. Mais le clou de la soirée, ce sont évidemment les Stones eux-mêmes : bouche carnassière et déhanchement nerveux, Mick Jagger assure le show, électrisant salle et caméra. Peaufinant le blues rock azimuté qui allait assurer son renouveau, le groupe enchaîne tubes et raretés – “Jumping Jack Flash”, “Parachute Woman”, l’émouvant “No Expectations” –, et se déchaîne durant “You Can’t Always Get What You Want” et une version belliqueuse de “Sympathy for the Devil”. Ce concert reste aussi l’une des dernières apparitions des Stones avec Brian Jones, avant la rupture imminente, et qui mourra un an plus tard. Tenant parfaitement son rôle d’homme-orchestre malgré un air légèrement hagard, il confère à ce concert déjanté une aura tragique.
Réalisation
Michael Lindsay-Hogg
Pays
Royaume-Uni
Année
1996