Deux

Madeleine et Nina, retraitées, s'aiment en secret. Simples voisines aux yeux des autres, elles vont et viennent quotidiennement entre leurs deux appartements. Mais Madeleine, qui est veuve, cache cette relation à ses enfants, et ne se résout pas à leur annoncer qu'elle va partir s'installer à Rome avec Nina. Un événement tragique fait tout basculer… 

Palette d'émotions 
Dans ce premier film récompensé par de nombreux prix, Filippo Meneghetti, réalisateur italien installé en France, développe un récit qui ne cesse de surprendre. L'inattendu ne survient pas par le biais de retournements spectaculaires, mais plutôt par une succession de glissements feutrés qui font passer le spectateur par toute une palette d'émotions. Passées les vingt premières minutes, le film quitte ainsi le registre du quotidien pour basculer dans un mélodrame teinté d'onirisme et d'une pointe de thriller. Deux n'est pourtant pas un exercice de style, mais une histoire d'amour qui s’affirme progressivement. Comment deux femmes peuvent-elles vivre leurs sentiments en dépit de leur vieillesse et du regard de la famille ? Partant de cet argument potentiellement larmoyant, le film crée du suspense et touche par son économie. L'intensité de ses deux actrices, Barbara Sukowa et Martine Chevallier, secondées par une Léa Drucker attachante en fille qui s'illusionne, y est pour beaucoup.