La médecine d’altitude en pleine ascension

En haute montagne, la baisse de la pression atmosphérique et le manque d'oxygène mettent l'organisme à rude épreuve. Les premiers signes de mal aigu des montagnes – épuisement, maux de tête, vomissements – se font sentir à partir de 2 500 mètres d'altitude chez près de la moitié d'entre nous. Si l'acclimatement et le repos font généralement disparaître les symptômes, le mal des montagnes peut engendrer, à des hauteurs extrêmes, un œdème pulmonaire ou cérébral, qui entraîne rapidement la mort. Pour les spécialistes de la médecine d'altitude, qui étudient les causes et les remèdes à cette affection redoutable, les alpinistes partis à l'assaut des sommets sont les parfaits cobayes. Dans les Alpes, la cabane Margherita, le refuge le plus élevé d'Europe, est ainsi devenu depuis les années 1980 le centre de recherche de référence sur le sujet. Là, à un peu plus de 4 500 mètres, une équipe pluridisciplinaire vient en aide aux grimpeurs mal en point, teste de nouvelles options thérapeutiques et cherche à mieux comprendre les mécanismes de ce syndrome encore trop mal connu.

Pionniers
Revenant sur l'histoire de la médecine d'altitude, née au XIXe siècle avec l'essor des grandes ascensions, ce documentaire suit les expériences menées à la cabane Margherita et donne la parole à des alpinistes chevronnés, qui ont tous été confrontés aux conséquences extrêmes de l'altitude, parmi lesquels Oswald Oelz, médecin qui fit partie en 1978 de l'expédition de Reinhold Messner et Peter Haberer, la première à vaincre l'Everest sans apport d'oxygène – un exploit que l'on pensait jusqu'alors impossible –, ainsi que l'Autrichienne Gerlinde Kaltenbrunner, première femme à avoir conquis les quatorze sommets de plus de 8 000 mètres de la planète, elle aussi sans assistance respiratoire. Braver le mal des montagnes aurait, semble-t-il, une composante mentale bien plus importante qu'on ne le pensait.