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112 min
Disponible jusqu'au 19/04/2025
À la télévision le lundi 20 janvier à 23:00
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Dix ans après l'assassinat de son mari par l'ETA, Maixabel Lasa accepte de rencontrer, à leur demande, deux des meurtriers détenus... Au plus près de faits authentiques, un récit sobre et intense porté par un casting d'une grande justesse.
Le 29 juillet 2000, dans un café de village du Guipuscoa, Juan María Jáuregui, 49 ans, ancien gouverneur socialiste de cette province du Pays basque espagnol, est abattu d'une balle dans la nuque par un commando de l'ETA. Celui qui parlait un langage de paix et condamnait à égalité les violences perpétrées tant par les indépendantistes que par les milices du GAL (les Groupes antiterroristes de libération créés par Madrid pour combattre l'ETA), savait depuis longtemps qu’il était une cible, mais avait refusé les gardes du corps qu’on lui proposait. Hébétées de douleur, sa femme, Maixabel Lasa, et leur fille unique, María, alors âgée de 19 ans, entrevoient les assassins, arrêtés peu après, lors de leur procès. Fidèles à la ligne de leur organisation radicale, les trois hommes se bornent à y hurler leur haine de l'État "fasciste" avant d'être expulsés de l'audience et condamnés à de lourdes peines de prison. Dix ans plus tard, fidèle aux idéaux de son mari, Maixabel incarne une figure respectée de la principale association de victimes du terrorisme et sa fille vient d'avoir un bébé. C'est à ce moment-là que Luis Carrasco, l'un des assassins de Juan María Jáuregui, demande par l'entremise d'une association de médiation à rencontrer les victimes de ses actes. Avec l'accord de sa fille, mais contre l'avis de nombre de ses proches, endeuillés eux aussi par l'ETA, Maixabel accepte de se rendre en prison pour lui parler. L'événement bouleverse un autre membre du commando, Ibon Etxezarreta, lui aussi repenti, transféré depuis peu dans le même établissement…
Catharsis
Avec un casting d'une impressionnante justesse emmené par Blanca Portillo (Maixabel) et Luis Tosar (Ibon), Icíar Bollaín met en scène un récit frontal et sobre, mais irrigué d'une émotion intense. Elle l'a voulu aussi fidèle que possible à ces faits authentiques, associant les quatre protagonistes à l'écriture du scénario. Sorti dix ans après l'abandon officiel de la lutte armée par l'ETA (Euskadi ta Askatasuna, ou "Pays basque et liberté", en euskara), ce film cathartique a connu un énorme succès public en Espagne, mais aussi provoqué un débat enflammé, singulièrement au Pays basque. Car plaider pour la réconciliation au lendemain d’une guerre larvée qui continue de hanter les mémoires et a endeuillé des centaines de familles ne va toujours pas de soi. En plongeant le spectateur dans la complexité de ce présent encombré de passé et en laissant entrevoir sans jamais s'appesantir les souffrances et les non-dits qui l'entourent, la cinéaste, entrée avec fracas vingt ans plus tôt dans le cinéma espagnol en auscultant la violence machiste (Te doy mis ojos, Ne dis rien, en français) réussit avec délicatesse un pari risqué. Comme son héroïne.
Avec
Blanca Portillo (Maixabel Lasa)
Luis Tosar (Ibon Etxezarreta)
María Cerezuela (María Jáuregui)
Urko Olazabal (Luis Carrasco)
Tamara Canosa (Esther)
María Jesús Hoyos (la mère d'Ibon)
Bruno Sevilla (Luichi)
Arantxa Aranguren (Carmen)
Réalisation
Icíar Bollaín
Scénario
Isa Campo
Icíar Bollaín
Production
Kowalski Films
Feelgood Media
Maixabel Film
Producteur/-trice
Koldo Zuazua
Juan Moreno
Guillermo Sempere
Image
Javier Agirre Erauso
Montage
Nacho Ruiz Capillas
Musique
Alberto Iglesias
Pays
Espagne
Année
2021