L'heure espagnole & Pulcinella

En mars 2024, l’Opéra-Comique réunissait dans un même spectacle deux pièces lyriques savoureuses regardant vers le XVIIIe siècle galant : L’heure espagnole de Maurice Ravel, comédie musicale en un acte créée dans cette même salle en 1911, sur un livret vaudevillesque de Franc-Nohain ; et Pulcinella, ballet avec chant d’Igor Stravinski inspiré de Pergolèse et de la commedia dell’arte, donné pour la première fois à l’Opéra de Paris en 1920.

Ronde de désirs et de tromperies
Aux manigances de Concepción (la géniale Stéphanie d’Oustrac), l’épouse de l’horloger de Tolède (Philippe Talbot), qui se joue de son mari autant que de ses amants (Benoît Rameau, Jean-Sébastien Bou, Nicolas Cavallier), succèdent ainsi les aventures de l’irrésistible Polichinelle (le danseur suédois Oscar Salomonsson, à la grâce poétique chaplinesque), obligé de ruser pour éloigner les jaloux et conserver les faveurs de sa fiancée (l’étoile Alice Renavand). Concocté par le chef Louis Langrée, à la tête de l’Orchestre des Champs-Élysées, la chorégraphe Clairemarie Osta et l’acteur Guillaume Gallienne à la mise en scène, un diptyque jubilatoire, qui célèbre avec brio le brassage des genres et la vitalité de la comédie.