Un roman policier

Dans un petit commissariat de banlieue, à proximité d’une cité, la cheffe et lieutenante Émilie Carange doit tempérer la fougue de Jamil Messaouden, un stagiaire gardien de la paix fraîchement débarqué, qui a agressé un homme interpellé pour des faits de violence conjugale. Alors qu’elle a relégué le nouveau venu à des tâches administratives, celui-ci recueille le témoignage d’une vieille Algérienne sur un trafic de drogue qu’elle observe depuis la fenêtre de son immeuble. À la demande de Jamil et malgré ses réticences, Émilie se résout à tenir une planque avec lui dans la cité, chez la vieille femme...

Secourez la police
Ce qui frappe d’abord dans ce premier long métrage de Stéphanie Duvivier, c’est sa facture nocturne – on y passe d’un bar animé à une piscine fermée au public, deux lieux où les âmes se mettent à nu tout autant que les corps… C’est bien d’une affaire de désir dont il est question dans cette intrigue âpre et rugueuse, à l’esthétique documentaire nimbée de réel, dans la veine des meilleurs polars sociaux de Bertrand Tavernier ou de Xavier Beauvois. Stéphanie Duvivier y met en scène une femme flic entre deux âges, mère de famille rangée mais frustrée, aux prises avec un nouvel objet de désir : un stagiaire qu’elle prend d’abord en grippe avant de le déshabiller. Faisant fi des conventions de genre, cet efficace polar n’en demeure pas moins tendu de bout en bout, fusillades contre les forces de l’ordre à l’appui. Pas policé du tout !