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Le livre d'image
85 min
Disponible jusqu'au 11/03/2025
À la télévision le dimanche 16 février à 01:50
- Sous-titrage malentendant
Extraits de films, photos, tableaux ou dessins : Jean-Luc Godard compose une éblouissante syncope de séquences, dont le déferlement évoque la violence des flux de nos écrans contemporains, portée à un niveau d'incandescence rarement atteint. Couronné à Cannes par une Palme d'or spéciale, le dernier film de Godard est une oeuvre à la beauté crépusculaire.
"La seule chose qui survit à une époque, c'est la forme d'art qu'elle s'est créée." Quatre ans après Adieu au langage, Jean-Luc Godard, disparu en 2022, déroulait un long chant d'adieu au cinéma tel qu'il a vécu, dont À bout de souffle a pu marquer en 1960 une rupture avec les codes classiques. Ni scénario, ni interprètes, ni discours linéaire ou démonstratif : rien ici ne renvoie à quelque chose de connu. L'auteur d'Histoire(s) du cinéma compose une éblouissante syncope de séquences, dont le déferlement évoque la violence des flux de nos écrans contemporains, portée à un niveau d'incandescence rarement atteint. Extraits de films, photos, archives, séquences documentaires, tableaux ou dessins, chez Godard, les images sont aussi volatiles que fissibles : nombre d'entre elles sont retraitées, grossies au grain, recadrées, surexposées, les couleurs lavées ou saturées comme si rien ne pouvait sortir indemne du filtre du temps, ou comme si seule la dégradation du monde pouvait en générer la recomposition.
Au-delà du langage
De cette matière vivante souveraine, en éruption permanente, le cinéaste tire une geste mémorielle tissée de réminiscences et de citations. Un film-monde, aussi, où tout est dans tout : la guerre, l'art, Saint-Pétersbourg, la mort ou la religion… De cet essai crépusculaire, où l'expérimentation atteint un point de non-retour, la voix épuisée, à bout de souffle, du vieux maître émerge par à-coups du foisonnement sonore. Elle ouvre des pistes de réflexion, esquisse des contrepoints ou s'égare, mais, souvent à peine audible et morcelée, se situe dans un au-delà du langage, laissant la collision des images et des sons faire signe. "La condition de l'homme, c'est de penser avec ses mains", dit-il. Avec cet incroyable film d'artisan-penseur, Jean-Luc Godard élève le montage au rang d'art majeur.
Réalisation
Jean-Luc Godard
Pays
France
Suisse
Année
2018